Livre
LIRE LA VILLE CHINOISE
RECENSIONS PARUES
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Paru dans la revue Urbanisme,
mars 2012
sous la signature de Sylvain Allemand
Dans Lectures de villes,
publié
en 2002 (aux éditions Parenthèses), le géographe
et urbaniste Marcel Roncayolo rassemblait des textes écrits au
cours de sa longue carrière, dont certains devenus introuvables.
l'ensemble donnait à comprendre l'évolution du
spécialiste, mais aussi les processus de
destruction/construction qui renouvellent en permanence la ville
métropolitaine. L'auteur de Lire la ville chinoise
avait-il cette référence en tête ? Toujours
est-il
que son livre fonctionne selon le même principe : il
réunit des textes très divers, dont certains
inédits, avec des croquis et des photos en prime, tout en
explicitant l'évolution de la ville (en fait des villes)
chinoise(s), tout comme la sienne.
Certes Clément-Noël Douady, "[chercheur]
associé à Paris" et professeur invité à
l'université de Wuhan, est loin d'avoir la
notoriété de son illustre aîné. Et sans lui
faire injure, il n'est pas le premier auquel on pense dans la cohorte
des sinologues patentés. Son livre ne s'en lit pas moins avec un
vif intérêt, et le sourire aux lèvres. Avec une
confondante modestie - au point d'avoir confié la préface
à une jeune étudiante chinoise -, il fait profiter de sa
connaissance, mieux, de son expérience intime de Beijing,
Shanghai et autres grandes villes chinoises, acquise au fil de ses
pérégrinations entamées en 1995 (alors que la
Chine était loin d'être aussi ouverte qu'aujourd'hui) et
de ses échanges avec des spécialistes de l'urbanisme et
de l'architecture, chinois ou d'autres nationalités.
L'ensemble évite un double écueil dans lequel
tombent trop souvent des sinologues autoproclamés. D'abord,
celui de se montrer plus chinois que les Chinois. Son portrait,
figurant en quatrième de couverture, pourrait le laisser
craindre, tant il évoque un lettré de l'empire du Milieu.
Tout comme les remarques de ses propres amis, qu'il rapporte non sans
un brin d'autodérision. Manifestement passionné par ce
pays, Clément-Noël Douady reste suffisamment lucide pour en
pointer aussi les dérives dans les domaines architectural et
urbanistique. l'autre écueil évité est ce
déterminisme culturel consistant à mettre
spontanément les spécificités chinoises sur le
compte du confucianisme et/ou du taoïsme, comme si ce pays ne
pouvait se prêter à une analyse au moyen des
catégories et théories produites par les sciences
sociales et humaines (quitte à contraindre celles-ci à
s'ajuster).
Dans la Chine actuelle, les villes sont en pleine mutation, et
comme portées par un "désir d'Occident". Bien des
évolutions ne sont pas sans rappeler celles qu'un pays comme la
France a pu connaître au cours des Trente Glorieuses. Il n'est
pas, nous dit encore l'auteur, jusqu'au développement durable
qui ne soit placé au cœur des préoccupations du
régime communiste. Comme il le rappelle utilement, la Chine a en
outre connu de fréquents séismes et débordements
de ses immenses fleuves. D'où une conscience de
l'''impermanence'' des choses, qui, en plus d'expliquer l'influence du
taoïsme, se reflète jusque dans le rapport au patrimoine et
dans ses modalités de conservation. Bref, malgré
d'indéniables particularismes, Lire la ville chinoise se
révèle un détour instructif pour lire la ville
tout court.
Sylvain Allemand
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Paru dans la revue Monde
Chinois N° 30 été 2012
sous la signature d'Emmanuel Lincot
Clément-Noël DOUADY, Lire la ville chinoise.
Préface de Shu Changying, Paris, 2011, 342 p.
Urbaniste et architecte, Clément-Noël Douady réalise
cet ouvrage riche en illustrations. Il s'avère utile pour
comprendre l'histoire des villes chinoises et leur évolution sur
la longue durée. Lire la ville chinoise est la synthèse
de différents articles inspirés par la
fréquentation assidue de la Chine à Wuhan en particulier
où l'auteur est professeur invité. L'urbanisme et
l'architecture, longtemps pratiqués et enseignés,
permettent d'orienter, d'après l'auteur, notre regard sur les
dimensions de l'espace et du temps. Ces dimensions sont
inséparables des valeurs culturelles auxquelles elles se
réfèrent. On retrouvera là une continuité
par rapport aux réflexions jadis nées des observations du
sinologue Simon Leys. La ville chinoise est ici abordée depuis
sa genèse jusqu'à ses mutations les plus récentes,
comme celles tenant compte des catégories imposées par le
développement durable. La comparaison avec la situation
française donne par contraste la mesure du dynamisme de cette
Chine que l'auteur s'emploie à explorer dans sa
réalité matérielle mais aussi à travers ses
particularismes culturels. Ainsi, Clément-Noël Douady
s'attache à remonter aux sources du regard chinois et le compare
à celui hérité de la Renaissance
européenne. Cet ouvrage complète les nombreux articles
que la revue Monde chinois, nouvelle Asie a publiés à la
suite d'un séminaire organisé par la Chaire des
études chinoises contemporaines de l'Institut Catholique de
Paris sur les cultures urbaines en Chine, auquel l'auteur avait
lui-mème participé. Les arguments de
Clément-Noël Douady n'échappent pas à une
certaine tendance à l'essentialisme. Nonobstant cette remarque,
on ne peut que souscrire à ce qui différencie la Chine
actuelle de l'Occident: « La Chine voit son avenir autrement, et
nul n'est en mesure de la contredire aujourd'hui. Constatons simplement
qu'à notre crise économique s'ajoute l'immobilisme de
notre regard, si bien que mille positions conservatrices nous donnent
aujourd'hui le chômage de chaque jour, tandis que le regard
chinois, tourné vers le mouvement, croit trouver dans la
dynamique du moment une confirmation de sa démarche de toujours
» (p. 96). On pourra reprocher par ailleurs à l'auteur de
ne guère se référer à des ouvrages
académiques l'ayant précédé. C'est que
Clément-Noël Douady privilégie le contact avec le
terrain, le recours aux livres ne faisant qu'éclairer les
questions rencontrées dans la pratique de l'auteur. Les plans et
les nombreuses photographies reproduits dans cet ouvrage en
témoignent : il s'agit bien davantage ici d'un compte-rendu
d'observations personnelles que d'un argumentaire théorique.
À ce titre, il eut été souhaitable de dater les
documents présentés. Plusieurs cas pratiques attirent
l'attention, et tout particulièrement la ville de Wuhan. Elle
fait ici l'objet d'une véritable monographie quand l'auteur
complète son observation générale sur sa
description de ce lieu de mémoire qu'est - au centre de cette
conurbation - la grue jaune.
(par Emmanuel Lincot)
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Note sur le livre « Lire la ville chinoise », par
Clément-Noël DOUADY, l’Harmattan, 2011
Yu WANG-VEDRINE
(recension parue dans la revue EurOrient)
La première caractéristique qui
marque la position de cet
ouvrage, parmi les nombreuses autres publications académiques
sur la Chine, est qu’il lance de multiples hypothèses, qui
méritent chacune des recherches approfondies. Chaque idée
y est décrite de façon synthétique, et
l’ensemble constitue un panorama du contexte. Pour cela ce livre
peut être utilisé comme une des premières
lectures de la Chine pour les jeunes chercheurs, car il aide à
ouvrir des perspectives et à contextualiser des pistes de
recherches.
Sa deuxième originalité est sa prise de position à
la fois architecturale et culturelle, et les liens que l’auteur
essaie de tisser. Comme les plupart des sinologues français, la
culture occidentale constitue un point de repère dans leurs
recherches sur la Chine. Mais la difficulté vient de positionner
ce repère de manière neutre et scientifique. La
personnalité de l’auteur, son amour pour la Chine et son
œil d’architecte lui permettent d’explorer cet
« autre pôle de l’expérience humaine »
de manière à la fois professionnelle – en tant
qu’architecte et non comme sinologue - et sans idées
préconçues, suivant ses observations, ses
expériences et ses découvertes d’une ville à
l’autre.
Le monde chinois et ses architectures
Les
premières trois parties sont
consacrées à la description d’un panorama du monde
chinois et de ses architectures, par les relevés de ses
caractères principaux. De « l’impermanence »
du territoire à la temporalité des villes, des fondements
des espaces traditionnels aux caractéristiques des structures
urbaines, des typologies urbaines de l’histoire récente
aux débats actuels, l’auteur trace rapidement le contexte
de ses écrits - un profil d’une histoire qui a parcouru
cinq mille ans et qui est « en train de s’écrire
».
La diversité des villes
Les quatre parties suivantes déploient
les trois grandes villes qu’a connues l’auteur, avec
chacune des caractères spécifiques : Shanghai, Wuhan, et
Tianjin. Le travail de grande échelle est ici un point
commun, mais employé de façons différentes selon
les contextes historiques. Architecte-urbaniste,
l’auteur montre dans ses analyses des sensibilités
particulières aux rôles des projets urbains : le
développement de Pudong et des villes nouvelles à
Shanghai, le groupement de trois bourgs à Wuhan, ou le
renouvellement de la concession germanique à Tianjin.
De la culture à l’espace
Après le passage sur les villes,
l’auteur revient sur les aspects culturels, ou plutôt sur
une interprétation de la vision chinoise du monde et de la
production d’espaces. Ses sources viennent de tous types de
matières : la littérature, l’art, la calligraphie
et les écritures, les croyances ou la philosophie. Et tous
ceux-ci sont devenus des sources de « suggestions pour la ville
chinoise » qui me semblent particulièrement
précieuses et rares dans les ouvrages français sur la
Chine.
Comme l’a mentionné l’auteur en
citant le commentaire de Françoise Choay, certaines
réflexions dans ce livre peuvent paraitre parfois «
superficielles » compte tenu du peu d’arguments qui
les étayent. Or, devant ce monde train de se faire,
les conclusions restent des hypothèses. C’est
peut-être justement ce manque de prudence de l’auteur qui
lui permet de lancer des perspectives aussi riches que la
réalité.
1er nov. 2011
Paru dans le n° 37 de la revue EurOrient
avril 2012
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Revue Archiscopie, éditée par la Cité de
l'Architecture et du Patrimoine / IFA
Bibliographie semestrielle décembre 2011 "Les livres"
Sous forme de compilation thématique d'articles, pour certains
inédits, l'auteur, architecte-urbaniste, chercheur et professeur
invité à l'université de Wuhan, fait part de ses
observations sur les villes chinoises qu'il a visitées à
plusieurs reprises.
La confrontation avec l'exemple français met en relief les
particularités de l'urbanisme chinois, imprégné
d'une culture et d'une philosophie (taoïsme) spécifiques.
Publié décembre 2011
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CDU (Centre de Documentation en Urbanisme - Ministère du
Développement Durable)
Recension en ligne
Cet ouvrage décrit la ville chinoise sous toutes ses coutures,
dans sa genèse, ses mutations en cours et ses perspectives.
L’auteur aborde toutes les grandes thématiques :
l’urbanisme, l’architecture, le patrimoine et propose
plusieurs profils de villes chinoises comme Shanghai, Wuhan, Tianjin,
Singapour.
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Paru dans l'Architecture d'Aujourd'hui
(mai 2012 mais découvert grâce
à l'Harmattan seulement février 2013...)
Urbaniste et architecte, Clément-Noël Douady est aussi un
fin connaisseur de la Chine. Au gré de ses différents
séjours, il a pu étudier les mille facettes des
cités d'Orient, développant des analyses que ce recueil
de textes déjà publiés ou inédits nous
restitue comme un ensemble cohérent. À la fois savante et
curieuse, cette lecture est aussi une véritable réflexion
surla ville chinoise. L'auteur s'appuie sur des
références plus larges, comme
celle du taoïsme. Qu'il s'agisse de son espace temps, de ses
rapports au patrimoine ou encore des manières dont il convient
de l'appréhender, la ville chinoise paraît indissociable
de la culture orientale dans son ensemble.
Alban Sumpf
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COMMENTAIRES DE LECTEURS
(Spécialistes ou simples particuliers)
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Lu par Jean-Pierre frey
Note de lecture pour la revue Urbanisme (Non
parue, la revue ayant publié une autre recension - voir
ci-dessus)
Comme il le dit lui-même,
Clément-Noël Douady a
commencé à s’intéresser à la Chine
dans le cadre d’un voyage d’étude du
Magistère d’aménagement organisé
conjointement par les Université de Paris 1 et de Paris 8 en
1994, voyage qui lui a donné l’occasion de
découvrir la ville de Wuhan où il n’a cessé
d’aller depuis, mais aussi progressivement la plupart des grandes
villes du pays. Il dit y avoir retrouvé l’ambiance
optimiste et pleine de promesses qu’il avait connue dans les
années soixante lorsqu’il travaillait [comme
urbaniste puis architecte]
à la création de la ville nouvelle de Cergy-Pontoise.
Désormais à la retraite, il persiste à contribuer
à des programmes de recherche, à faire ça et
là des conférences et s’implique en Chine comme
consultant auprès de divers service d’urbanisme. Pour ce
faire, il a entrepris d’apprendre le mandarin et de se
familiariser avec la multitude des espaces matériels et
symboliques qui caractérisent cette civilisation, en partant de
l’idée qu’elle nous offre l’opportunité
de reconsidérer nos abords des questions d’urbanisme.
Le recueil de textes publiés sous le titre Lire la ville
chinoise rassemble des articles et autres textes inédits qui
sont comme des notes de voyages agrémentées de photos et
de croquis. Son regard avide de découverte propose à la
fois des précisions utiles pour appréhender en toute
innocence et se donner les moyens de mieux comprendre la
réalité de la ville chinoise, de ses architectures et
formes d’habitat ou de paysages à la complexité
radicalement différente de la nôtre, et imaginer ce que
les expériences menées à un train d’enfer
est susceptible d’apporter au lecteur français. Il y
repère, en particulier en fonction de ses préoccupations
en matière d’identification des éléments
essentiels de la morphogenèse des villes, les
éléments fondamentaux d’une composition à
portée universelle de la forme des villes. De tels processus se
révèlent en effet grâce au mouvement actuel
d’accélération fulgurante de l’urbanisation
et d’une amélioration des niveaux de vie relevant le
défi du développement durable pour un pays devenu le
pourvoyeur des objets de la vie quotidienne des habitants du monde
entier, mais aussi un consommateur d’énergie
menaçant les équilibres planétaires.
On pourra lui reprocher, à l’instar de Françoise
Choay, d’aller un peu vite en besogne en jetant un pont trop
hâtif, et aux assises érudites contestables, entre notre
culture urbanistique et certains traits marquants de la production
architecturale et les projets et aménagements urbains tels
qu’ils sont menés par les Chinois avec des emprunts plus
ou moins explicites aux expériences occidentales. Par ailleurs,
toujours soucieux de mettre en œuvre des points de vue
comparatifs sur tout ce qui est susceptible d’alimenter la
conception qui leur est propre de la notion de patrimoine, les Chinois,
qu’ils soient des professionnels avertis attentifs aux remarques
et suggestions des collègues étrangers, ou des
étudiants avides de connaissances nouvelles qu’ils
viennent chercher en France, ont engagé un dialogue aussi
chaleureux que stimulant avec l’auteur à l’occasion
de multiples rencontres. En témoigne la préface de SHU
Changying. C’est dire que, au-delà
d’éventuels raccourcis interprétatifs et des
impressions livrées comme des images instantanées
d’une réalité dont la mouvance et les
métamorphoses radicales laissent tout le monde perplexe, nous
avons avec cet ouvrage stimulant et agréable à lire, le
témoignage vivace de l’incursion d’un honnête
aménageur dans une culture exotique où le mot projet a
non seulement encore du sens, mais dessine les voies qu’on
espère radieuses d’une modernité renouvelée.
6 février 2012
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De André Pény, Paris
Cher Clément-Noël,
Voici après lecture de ton ouvrage ces quelques
réflexions :
- Réflexions générales
- Tout d'abord je suis très content de
l'avoir lu, car il m'a apporté pas mal de choses : même si
j'avais déjà lu certains de tes articles sur le
patrimoine (l'histoire de la tour de la Grue Jaune) et les
systèmes constructifs de l'architecture traditionnelle, j'ai
vraiment appris beaucoup de choses sur l'impermanence, la composition
des villes, le poids du vide (si je puis dire), bref toute une approche
non pas seulement codifiée autour des thèmes qui sont
ceux de l'architecte et de l'urbaniste mais une approche culturelle
liée à ta connaissance des villes mais aussi des gens, de
leur langue, de leurs signes d'écriture... qui apporte beaucoup.
- L'organisation de l'ouvrage à partir
d'articles ou de chroniques de projets indépendants est
plutôt agréable à lire, et les redondances de
certains sujets permettent justement de mieux les comprendre : je
pense par exemple au Kaogongi, texte de fondation des capitales
chinoises, cité dès les premières pages mais sur
lequel on revient plusieurs fois, notamment son utilisation pour
bâtir les voies de circulation nouvelles
- En tous cas, ce livre m'a ouvert à autre
chose qu'à la simple lecture de la ville chinoise avec nos
seules lunettes occidentales : ce qui est d'autant plus embêtant
quand on accompagne tous les ans des étudiants là-bas,
sans avoir toutes les clés pour cette lecture complexe que
tu abordes. Pour autant malgré les efforts d'explicitations, on
ne rentre pas dans une culture étrangère comme
çà...
- Appréciations plus spécifiques
- J'ai beaucoup apprécié les
plongées sur le rôle du vide (du coup j'ai acheté
le bouquin de F. Cheng, Vide et plein...), le Yin et le Yang ainsi que
le Feng Shui que j'ai trouvé démystifié dans ton
propos alors que je pensai cela plus ésotérique...
- J'ai eu une grande résonance avec les
questions de fractales que tu soulèves : en effet de par mon
passé au ministère dans le programme transport PREDIT,
j'ai eu à financer divers travaux de recherche, notamment avec
le laboratoire THEMA / CNRS Franche Comté et Pierre Frankhauser
(que j'ai revu il y moins d'une semaine) qui est un géographe
mathématicien et a développé nombre d'applications
des fractales appliquées à l'espace : récurrence
de formes à différentes échelles,
modélisation de la ville, des espaces verts, de la
mobilité,... en essayant de trouver le "li" et qu'il nomme tapis
de Serpinski et loi de Pareto ! Si tu veux en savoir plus je
t'indiquerai des références
- Points de manque ou de débat
C'est toujours plus délicat d'être critique, surtout quand
on termine par ça mais je me lance :
- Sans revenir sur les droits de l'homme en
général, je pense que la forme urbaine chinoise qui se
met en place actuellement est le résultat des rapports de force
entre ceux qui ont la terre, ceux qui ont le pouvoir, ceux qui
aménagent ; et cette rapidité de changement, parfois
autoritaire et sans débat est certainement un fondement
important et une spécificité de cette dynamique spatiale
et temporelle de la ville chinoise contemporaine (bon, ceci s'appuie
sur ce que je sais de Shanghai presque uniquement, donc à
relativiser!)
- On part de la ville historique ancienne, de ses
extensions diverses pour aborder (un peu) la question de
l'agglomération mais tu évoques seulement la "super
grande" échelle des grandes régions urbaines qui ont
entre 30 et 80 Mhab; j'aimerai bien savoir ce que çà va
devenir, est ce que c'est vraiment pensé, à quel niveau,
est ce que c'est durable ?
- Dans certains ouvrages (pas seulement
d'anticommunisme primaire), on peut lire qu'entre les logements
à la limite de l'insalubre, ceux des travailleurs migrants
(où logent les 2 ou 3 M de population flottante à
Shanghai par exemple ?) ou des pauvres, la Chine a le record des
bidonvilles ou assimilés (300 M il me semble) ; on n'en parle
peu ou pas, toi non plus
- La Chine du fait de son accroissement
démographique et maintenant surtout du fait de l'exode rural a,
je crois, plusieurs dizaines voire centaines de villes de plus d'un
million d'habitants ; ces villes n'ont pas un passé de ville, tu
montres que dans la hiérarchie des villes elles ont
gonflé, et donc ont elles un futur ?
- Enfin, comme spécialiste des transports,
j'aurai aimé avoir des précisions sur les relations entre
transport et urbanisme et les évolutions différentes
peut-être dans le temps et suivant les villes ; mais nous aurons
peut-être l'occasion d'en parler avec la doctorante
chinoise qui va travailler sur le sujet.
Bon, j'ai profité de cette trêve des confiseurs pour te
faire un petit retour de cette lecture passionnante qui m'a
inspiré ces quelques lignes de réflexions.
29 décembre 2011
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De Georges WURSTEISEN, Perpignan
Françoise et moi, nous avons pris connaissance avec beaucoup de
curiosité et d'intéret de ta dernière production
littéraire. Françoise est un peu plus avancée que
moi dans la lecture. Au retour du Japon, jeme trouve avec beaucoup
d'obligations professionnelles en retard, et d'autre part je dois
m'acquitter de certaines taches qui découlent de la
manifestation et des contacts établis à cette occasion .
Tu devras donc attendre un peu le commentaire plus
circonstancié et détaillé que mérite un
ouvrage qui confronte de façon aussi sensible la culture
française et celle de la Chine, notamment sur le plan des
relations à diverses échelles, de l'homme à
l'espace et entre tradition et modernité, questions actuelles et
importantes bien au dela des 2 pays mentionnés...
je me borne donc à louer la présentation, le nombre, la
diversité des thèmes et illustrations,l'érudition
et surtout LA LIBERTE DE TON, loin de tout esprit de dogme et de
chapelle, qui devraient permettre de rendre accessible à un plus
vaste public, des domaines trop souvent séparés et
réservé à des spécialistes.
Merci encore de ton beau cadeau et Amitiés à tous deux...
22
oct. 2011
(suite)
Clément Noël,
Je t'ai déjà fait part de l'intérêt
suscité chez Françoise et moi même, dès le
1° contact, par ta leçon de lecture de la ville chinoise
ainsi que de quelques réflexions que m'a inspirées le
chapitre : Sciences et Rapport au Monde. Celui-ci met en
évidence les possibilités d'apport de sciences encore
trop peu connues dans les domaines qui nous intéressent comme
l'aménagement et l'urbanisme.
Ayant fait plusieurs voyages dont le dernier date de 1999, dans
diverses parties de la Chine, de nombreuses observations et
commentaires réveillent des sensations sentiments et
réflexions qui nous paraissaient non seulement oubliées
mais aussi disparues dans les profondes mutations survenues là
bas, ces derniers 20 ans. Nous apprécions beaucoup la
multiplicité des sujets,la variété des approches.
Celle que l'on peut avoir dans les ruelles d'un village ou dans le
centre rénové d'une mégalopole, les bureaux de
l'urbanisme ou à l'Université Tongji de Shanghai. La
curiosité et la gourmandise des hommes et des choses rendent
vivants les chapitres les plus ardus sur l'évolution de
l'urbanisme, l'art des jardins, la technique du lavis, la calligraphie,
la linguistique, le taoïsme, ou les moyens de réduire le
changement climatique. À chaque page se manifeste le même
désir d'aller au fond des choses,de comprendre le pourquoi et le
comment des idées, coutumes, projets, réalisations les
plus contestées en s'efforçant de se libérer de
ses propres certitudes , servitudes, critères, jugements de
valeur. On trouve la même volonté de traduire sans trahir,
d'informer un plus large public, d'expliquer de façon simple,
d'illustrer avec un croquis, lorsque le dessin vaut mieux qu'un long
discours...
Tout en t'attachant à montrer la richesse d'une culture
différente, comme dans l'exemple de la rénovation de la
Place de la Rencontre à Persan, tu montres bien la
difficulté et la complexité de la transposition d'un
modèle oriental dans un contexte occidental. La leçon de
lecture d'un territoire et de ses occupants à la mode de CND ne
s'apprend pas en restant avec ses livres et encore moins devant son
ordinateur. Elle n'a rien à voir avec les méthode
d'apprentissage sans peine et sans effort. Elle implique un engagement
total et n'est pas sans risque. L'empathie, perceptible à chaque
phrase, comporte la possibilité d'une perte
d'objectivité, de rigueur méthodologique, de
distanciation scientifique et certains de ses amis, éminents
experts en sciences humaines, le lui ont reproché .
Pour moi, l'histoire des sciences humaines est assez ancienne pour
avoir démontré suffisamment le caractère illusoire
de cette neutralité, y compris, et surtout, lorsque les
intentions d'y parvenir sont le plus largement proclamées. En
effet, aussi bien dans le passé lointain que l'actualité
la plus brulante, trop de descriptions, prétendument objectives,
de cultures et de peuples étrangers, reposent dans le meilleur
des cas, sur des bases superficielles et sources douteuses, des
citations et des témoignages de seconde main, sans
contrôle ou vérifications suffisantes. Plus souvent
même elles n'ont comme objectifs que d'étayer de
théories et des propositions sans aucune relation avec la
population ou la coutume évoquée. Or comme indiqué
plus haut, les textes de CND sont fondés sur des
expériences et des relations personnelles,
échelonnées et vérifiées sur plusieurs
décennies, confrontées à des lectures nombreuses
et variées et la pratique d'exercices et d'activités
physiques et intellectuelles spécifiques de la culture
étudiée. Nombre de ces textes étaient
destinés ou soumis à l'avis d'experts locaux.
Enfin l'estime, le respect et la sympathie pour cette population, qui
se dégagent en permanence, ne l'empêchent jamais de se
poser, et de poser à ses interlocuteurs, des questions sur les
justifications et les conséquences de telle disposition, action
politique ou réalisation technique qui, ici ou là,
soulèvent de vives critiques, ou de proposer des solutions
alternatives à des projets ou des dispositions qui lui
paraissent contestables. Mais cela se fait toujours avec le respect et
déférence dus par un descendant de ceux qui ont, depuis
moins d'un siècle et demi, ravagé et détruit des
sites exceptionnels et imposé des relations économiques
ignominieuses.
Je ne mentionne pas le fait que lors d'un certain nombre de tes
déplacements tu étais accompagné de Dominique,
mais nous sommes convaincus que sa présence t'a
sensibilisé à des aspects que tu n'aurais pas
perçu seul.
Amitiés à tous 2 et peut être à Perpignan
pour une prochaine conférence, si je peux trouver quelque
financement ?
19 nov. 2011
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De Régine D. Paris
C'et une bien bonne idée et je m'en réjouis chaque fois
que je passe un moment à regarder les photos, dessins ou
à lire les textes.
Je te suis complètement dans ta réflexion sur le Vide ,
il structure notre existence même, qu'il s'agisse de la structure
atomique ou celle de l'univers, pleins de vide ou du vide quantique pas
si vide que ça aux dire des connaisseurs.... J'ai bien
aimé aussi la mise en regard d'espaces naturels et de fractals.
Un livre riche d'informations et source de plaisir.
30 oct. 2011
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De Louis-Pierre G. Montrouge
"(...) En arrivant à la fin du livre, j'ai trouvé que le
dernier chapitre aurait fait la meilleure introduction..."
31 décembre 2011
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De Anne P-S Gentilly
Bonsoir Clément,
J'ai passé l'après-midi dans ton livre et j'en
émerge toute réjouie !
C'est riche, foisonnant et j'ai trouvé qu'une belle
énergie en sortait.
15 janvier 2012
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De Monique H. Paris
Je pense que c'est un livre très intéressant pour les
étudiants et d'autres personnes qui s'intéressent au
sujet, bien que parfois trop idyllique par rapport à la
réalité qui est complexe, avec ses aspects positifs et
d'autres bien plus sombres.
22 Janvier 2012
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De Frédérique Piel, Paris
Dans un premier temps la lecture du livre "Lire
la ville chinoise"
s'apparente à une promenade vagabonde où l'on prend le
plaisir de flâner et découvrir au hasard.
Promenade dans le temps du patrimoine chinois le plus ancien aux
rêves du futur. Des poèmes de Cui Hao ou Li Bai à
ceux de Mao Zedong. Des mythes originels à Descartes et
même Mandelbrot et ses fractales !
Promenade aussi dans l'espace : espace chinois, asiatique dans sa
totalité, mais aussi Occident. Allers et retours dans un
dialogue permanent fait de différences, de contradictions et
même d'incompréhensions, mais aussi de ressemblances
souvent cachées.
Au fil des pages on croise bien sûr Laozi, Yuan Mei, mais
aussi A. Dumas, J. Verne, V. Hugo et même Antonioni et Rohmer.
Et le rêve sera nourri des images d'Hokusai, des gravures de
Dürer, de photos et de très belles esquisses de l'auteur.
Ramené sur terre aussi par la précision et la
multiplicité des cartes et des plans.
Mais l'essentiel, au delà de ce plaisir, tient au sens. Au fil
directeur de l'ouvrage : cette "expérience de se mettre à
la place de l'autre". Recherche à travers notamment les notions
de développement durable et de politique de la ville -
pensée dans un sens nouveau - de la définition d'un monde
désormais plus harmonieux, plus solidaire, du dépassement
de ces différences culturelles dont on a tendance à faire
des oppositions.
Esquisse d'un monde où pensée chinoise et pensée
occidentale au delà de leurs contradictions puissent trouver une
certaine unité. Où chat blanc et chat noir ne seront plus
le jour et la nuit !
Janvier 2012
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De Françoise F., Provence
... en cherchant des ouvrages sur la Chine, j'ai découvert ton
livre : "Lire la ville chinoise" que je vais recevoir et par voie de
conséquence tes sites internet, particulièrement celui
qui est plus personnel. Nous avons apprécié Marie Reine
et moi de lire toutes tes expériences et remarques de la vie
quotidienne, de la conception de la ville et également tes
croquis. (...) Je tente de m'initier un peu au chinois et je reconnais
avoir beaucoup de respect pour l'effort que tu as entrepris afin de
maîtriser cette langue et son écriture et à travers
cette démarche comprendre un peu mieux cette culture. (...)
ton questionnement sur notre immobilisme par rapport à la
dynamique chinoise et aussi à leur façon
d'appréhender la restauration et 'l'esprit' du passé me
donne un bon sujet de réflexion...
Février 2013
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De Francis B., Caen
... Pour le commentaire, ils ont omis de préciser les
illustrations, qui égaient la lecture de l’ouvrage.
À bientôt.
Février
2013
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De Jacques A., philosophe (enseignant en urbanisme)
Je suis d'autant plus intéressé par votre nouvel ouvrage
que je conserve pieusement dans ma bibliothèque
votre précédent "Lire la ville chinoise" que je trouve
extrêmement original et stimulant, croisant des approches
à la fois savantes, politiques… et poétiques.
Septembre 2014 (à propos d'un nouveau livre)
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(à suivre)